L'HISTOIRE

1184 : la fondation de l’abbaye, nécropole de la famille des Rohan

La légende raconte qu’il y a plus de 800 ans, à l’orée de la forêt de Quénécan, au confluent de deux rivières, Blavet et Daoulas, le Vicomte Alain III de Rohan se serait endormi dans la vallée après une chasse harassante.

Tombé dans un sommeil profond, la Vierge lui serait alors apparue en songe, lui inspirant l’idée de construire là, le lieu de son repos éternel.

Guidé par cette parole et par son ambition d’étendre la puissance et la gloire des Rohan, le Vicomte et son épouse Constance de Bretagne dressent l’acte de fondation de l’abbaye, la si bien nommée « Notre-Dame-de-Bon-Repos », le 23 juin 1184.

Ce même jour, un abbé et douze moines cisterciens prennent possession des lieux.

Réputés pour leur qualité de savoir-faire agricole, ces moines défricheurs, vont valoriser les terres à la hauteur des ambitions économiques des Rohan.

Le choix du site est en effet judicieux par ses ressources naturelles : bois et eau y sont particulièrement abondants.

Acte de fondation de l'abbaye
Acte de fondation de l'abbaye

XIIème – XIIIème siècles : un essor remarquable 

La gestion des terres par les moines est si remarquable que très vite, trop peu nombreux, ils font appel à des frères convers, en ouvrant les premières granges en 1235 à Caurel.

La croissance de cette gestion nécessite finalement la mise en œuvre du domaine congéable (aide de salariés, location de terres, etc), entraînant prospérité économique et situation « féodale » des moines et de leur abbé.

Loin de leur vocation première (vœux d’obéissance, chasteté, pauvreté), cet essor remarquable conduit à une lente décadence.

1516-1702 : une lente décadence

En 1491, la duchesse Anne de Bretagne épouse le roi de France Charles VIII. Bon-Repos devient abbaye « royale »…pour son malheur !

En effet, en 1516, le roi de France François Ier fait instaurer le fameux système de la « commende ».

Les abbés successifs de Bon-Repos sont alors désignés par le roi. Ils n’y résident pas et nomment un prieur pour « gérer » l’abbaye… dont ils apprécient cependant les considérables revenus !

XVIIIème siècle : le renouveau de Bon-Repos

Il faut attendre 1683 et le nouvel abbé, Philippe Alexandre Montault Navaille de Saint-Geniès, pour voir l’espoir renaître à Bon-Repos.

Rêvant d’une vie de château, il décide de rebâtir « Bon-Repos », pour en faire son palais abbatial.

Il faudra trente ans de dur labeur pour reconstruire l’abbaye, et la rendre digne d’un « aristocrate mondain », entiché de la mode du moment.

Plan de de l’abbaye
Plan de l’abbaye de Bon-Repos en 1791

XIXème siècle : l’abandon de Bon-Repos

La Révolution de 1789 sonne le glas de Bon-Repos.

En 1791, l’abbaye est vendue aux enchères comme bien national. 

Les bâtiments conventuels sont acquis par le citoyen Julien Le Bris, pour abriter une manufacture de chemises de lin. En 1795, l’abbaye est pillée par les chouans qui l’occuperont régulièrement jusqu’en 1800.

En 1832, les ouvriers occupés à la construction du canal de Nantes à Brest sont les derniers à pourvoir s’abriter dans les bâtiments encore debout.

Délaissée et meurtrie, la grande abbaye des Rohan va sommeiller durant plus de cent cinquante ans. 

Mais… va-t-elle disparaître définitivement ?

C’est le début d’une aventure humaine extraordinaire qui commence.

Ils ne savaient pas ce qu’était impossible alors ils l’ont fait !” Mark Twain.
La preuve ici

Façade de l’abbaye en 1942
Intérieur du cloître en 1935
Carte postale – Façade de l’abbaye en 1942
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